1928-1932 : De retour à Paris, tout en continuant de peindre, Rafel Tona partage son activité entre la création de dessins de tissus et les décors de cinéma aux studios de Joinville-le-Pont où il participe à la réalisation des décors de Marius de Pagnol et Korda (1931) et de l’Opéra de quat’sous de Pabst (version française 1931). La Seconde République Espagnole est proclamée en 1931.

1932-1939 : À la mort de sa mère en 1932, il revient à Barcelone où il ouvre une agence publicitaire. En 1936, au début de la Guerre Civile Espagnole, il rejoint le SDP (Syndicat des Dessinateurs Professionnels) allié à l’UGT (Union Générale du Travail, syndicat de tendance marxiste). Il participe activement à la propagande du PSUC (Parti Socialiste Unifié Catalan - Parti Communiste Catalan) en créant des affiches. Des dissensions entre anarchistes et communistes mettent un terme aux activités du SDP fin 1936. Durant cette période, il publie aussi des dessins satiriques dans l’hebdomadaire L’Esquella de Torratxa, organe d’expression du SDP.

1939-1940 : À la chute de Barcelone en février 1939, il se réfugie en France où il séjourne jusqu’à l’invasion des troupes nazies. Il regagne l’Algérie en juin 1940.

1940-1945 : Rafel Tona se met entièrement au service de la Résistance et contribue à l’organisation du débarquement des Alliés en novembre 1942. Encouragé par Gaston Palewsky (Directeur de Cabinet du général de Gaulle), il crée fin 1943 avec le peintre Louis Bernasconi, les Salons de la Résistance en Afrique du Nord destinés à récolter des fonds pour le mouvement. En 1944, il illustre des articles et nouvelles publiés dans le journal Combat (édition d’Alger). À la demande de René Capitant (Commissaire à l’Éducation Nationale), il monte avec Louis Bernasconi l’exposition itinérante Kollaboration (1944). Il contribue aux campagnes de propagande graphique des Alliés (affiches et tracts). À cette époque, il noue de solides amitiés avec Jean Amrouche, Jean Brune, Albert Camus, Max-Pol Fouchet, et René-Jean Clot. Durant toute cette période il continue de peindre et d’exposer ses œuvres en Afrique du Nord.

1946-1947 : Rafel Tona expose à Paris en 1946 à la galerie Champion-Cordier sous le patronage d’Albert Marquet qui l’héberge dans son atelier de la Frette-sur-Seine.

1948-1960 : De retour à Alger, il monte de nombreuses expositions personnelles et participe aux salons en Algérie. Il continue son activité d’illustrateur pour Le Journal d’Alger et des magazines algériens. En 1956, il revient en Espagne pour la première fois après 17 ans d’exil politique. Il voyage au Portugal, en France et en Hollande, nouvelles sources d’inspiration. Il reçoit à Alger le Prix de la Critique en 1950 et le Prix du Salon de la France d’Outre-Mer en 1952. Ses toiles rejoignent les collections du Musée des Beaux-Arts d’Alger.

1960-1987 : En 1960, Rafel Tona quitte l’Algérie et s’installe définitivement à Paris où il vit de sa peinture et de sa sculpture. Il organise de nombreuses expositions aussi bien en France qu’à l’étranger (voir liste). Il prolonge sa quête de découvertes et de lumière en Espagne, en Italie, en Grèce et surtout en Nouvelle Calédonie, qui sera à partir de 1970 une nouvelle terre d’inspiration. Des œuvres sont acquises par le musée des Beaux-Arts de Toulouse en 1965, et le Fond National d’Art Contemporain en 1982. Il meurt à Paris le 12 février 1987.